La permaculture est un ensemble de pratiques agricoles et sociales respectueuses de l’environnement, ayant pour but de créer des systèmes stables et autosuffisants. Elle est ainsi devenue très populaire ces dernières années, notamment parmi les amateurs de jardinage soucieux d’écologie et de développement durable. Découvrez comment appliquer les principes de la permaculture à votre espace extérieur avec nos conseils.
Qu’est-ce que la permaculture ?
Dérivée du concept d' »agriculture permanente », la permaculture s’appuie sur trois principes éthiques :
- Care for the Earth : prendre soin de la Terre et de tous les êtres vivants qui la peuplent (humains, animaux et végétaux) ;
- Care for the People : prendre soin des personnes et de leur bien-être, en favorisant des modes de vie sains et durables ;
- Fair Share : partager équitablement les ressources, en se limitant aux besoins essentiels et en réinvestissant le surplus dans le système.
Ainsi, la permaculture implique d’aménager des espaces productifs et harmonieux selon des techniques naturelles, sans avoir recours à des produits chimiques ou des intrants industriels polluants. En particulier, elle préconise l’intégration des cultures entre elles et avec leur milieu, selon plusieurs modalités.
Les principes de la permaculture appliqués au potager
Pour commencer un potager en permaculture, il est essentiel d’appliquer ces principes fondamentaux :
- Observation et interaction avec le milieu : avant de commencer, il est crucial de prendre en compte les conditions spécifiques du terrain (sol, altitude, exposition au soleil, climat) pour choisir des plantes adaptées et les associer judicieusement.
- Mise en place de la biodiversité : il est recommandé de sélectionner une grande variété de plantes, non seulement pour assurer un approvisionnement constant en légumes frais mais aussi pour renforcer la stabilité et la résilience du système face aux nuisibles et aux maladies.
- Intégration des cycles naturels : le potager doit être conçu pour tirer parti de l’énergie solaire, des éléments nutritifs présents dans le sol et de l’eau disponible. Cela implique par exemple des techniques de paillage, de compostage et d’irrigation goutte à goutte.
- Minimisation des interventions humaines : afin de limiter l’utilisation d’énergies fossiles et de ne pas dénaturer les processus écologiques, il convient d’utiliser des outils manuels ou animés et de privilégier les méthodes de travail douces.
Comment créer son propre potager en permaculture ?
Pour mettre en place un potager en permaculture chez soi, plusieurs étapes doivent être suivies :
- Choisir l’emplacement : pour maximiser l’exposition au soleil et faciliter l’accès à l’eau, préférez un terrain plat ou en pente douce avec une orientation sud ou est. Il est également important de veiller à la bonne qualité du sol et à sa richesse en matière organique.
- Structurer le potager en zones et écosystèmes : il est conseillé de découper votre espace selon différents types d’habitats (jardin-forêt, jardin-potager, verger), qui offriront des niches écologiques variées et favoriseront la diversité biologique.
- Instaurer des successions végétales : afin de maximiser la productivité et l’autonomie du système, optez pour des plantations alternées permettant de récolter et semer tout au long de l’année.
- Mettre en œuvre les techniques spécifiques de la permaculture : notamment le paillage pour couvrir et protéger vos cultures, la culture sur buttes pour faciliter les échanges entre les racines des différentes plantes, ou encore l’utilisation de plantes compagnes et la régulation naturelle des nuisibles.
Les légumes à cultiver dans un potager en permaculture
Dans un potager en permaculture, on privilégie généralement des légumes résistants, productifs et adaptés au climat local. N’hésitez pas à expérimenter et à cultiver des légumes moins connus ou des variétés anciennes pour enrichir votre palette gustative et valoriser le patrimoine génétique.
Les légumes racines
Telles que carottes, betteraves, navets ou pommes de terre, ces légumes peuvent être stockés pendant plusieurs mois et fournissent ainsi une source importante de calories en hiver. Ils sont aussi utiles pour aérer et structurer le sol grâce à leurs racines profondes.
Les légumineuses
Fèves, pois chiches, lentilles, haricots : en plus d’être riches en protéines, elles fixent l’azote atmosphérique dans le sol et contribuent ainsi à la fertilité du potager. Elles forment également un bon paillage vivant qui protège le sol des intempéries et limite l’évaporation.
Les légumes feuilles et légumes fruits
Choux, épinards, laitues, courgettes, tomates, concombres… Ces légumes diversifiés et savoureux apportent de nombreux nutriments et offrent l’avantage de se succéder rapidement tout au long de l’année. Veillez cependant à les récolter à maturité et à les consommer rapidement pour conserver toutes leurs qualités.
Le TOP 10 des plantes compagnes
Dans un potager en permaculture, certaines plantes sont particulièrement intéressantes pour renforcer la biodiversité et l’autorégulation du système.
- Ciboulette : parfume et repousse les insectes
- Tagète (œillet d’Inde) : limite les attaques de pucerons et nématodes
- Basilic : améliore le goût des tomates et protège contre les maladies fongiques
- Souci : attire les pollinisateurs et piège certains nuisibles
- Fleur de capucine : agit comme un répulsif naturel contre les pucerons et les aleurodes
- Consoude : apporte des minéraux au sol et favorise la croissance des autres plantes
- Trèfle : fixateur d’azote et excellent couvre-sol
- Sauge : repousse les limaces et certains parasites du chou
- Aneth : attire les auxiliaires comme les coccinelles et les syrphes
- Menthe : aide à éloigner les fourmis et les pucerons.
Cultiver un potager en permaculture est donc une démarche globale, qui met en harmonie les besoins humains avec les lois de la nature. Au-delà des légumes délicieux et sains qu’il nous offre, il contribue également à préserver et à enrichir notre environnement pour les générations futures.